A l’entraînement depuis près de trois mois, en bravant les éléments qui ne nous ont pas épargnés avec un froid très dur, quelques jours de pluie et enfin de petites journées ensoleillées pour engranger des kilomètres précieux pour tenir « la distance », celle qui sur le papier paraît inaccessible : «580 Km » plus ou moins, de Gien (Loiret) à Pont Saint-Esprit (Var) à parcourir pour les deux équipes engagées du VCMB, afin de valider l’épreuve de la Flèche VELOCIO 2012, dont le tracé a été concocté par notre coach Jean-Yves.
Dernière mise au point lors de la réunion : préparation physique, préparation alimentaire, le vélo et surtout gestion de la pression, car les ambitions sont grandes, constitution des deux équipes enfin.
Pour la première : BRUNEL Régis (capitaine), GAGNE Daniel, Le COGUIC Christophe, BOUGEARD Arnaud et de LEBON Jean-Luc (ASMD Le Mesnil Saint Denis). Pour la seconde : GLINCHE Jean-Yves (capitaine), GOULENOK Eric, CROS Olivier, GLINCHE Nicolas et BOIGONTIER Jacques… Ce « cinquième élément » souffrant le jour du départ nous a manqué cruellement pendant la durée de l’épreuve. Ces deux équipes seront sous l’étroite surveillance permanente du Président du club en personne puisqu’il ne sera pas moins qu’un des deux accompagnateurs qui feront que la flèche soit moins éprouvante pour nous.
Tout le monde est présent au matin du vendredi 06 Avril 2012, le rendez-vous était donné au club house du VCMB, pour un bout de chemin en voiture avec les vélos sur la remorque afin de rejoindre le coach et Nicolas sur la ligne de départ à la gare SNCF de GIEN dans le département du LOIRET.
Voilà : il est midi et notre première équipe s’élance sur le tracé avec quelques encouragements, de la bonne humeur et des sourires. Une heure plus tard c’est au tour de notre équipe de prendre la route et sous des airs de décontraction somme toute relative, la technologie nous fait défaut : on s’aperçoit qu’il ne faudra pas compter sur les GPS pour nous indiquer la route… Après quelques kilomètres seulement, première erreur : on a continué tout droit, alors qu’il fallait seulement suivre le canal à la sortie de Gien… Imperturbable, le coach nous remet sur le droit chemin après un détour de vingt cinq kilomètres supplémentaires. Le rythme s’accélère. L’équipe bis a
perdu 1 heure. Premier ravitaillement auprès de la voiture suiveuse, un peu difficile à négocier : le temps passe vite, très vite. Il faut déjà remonter sur le vélo.
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Les kilomètres s’enchaînent, la nuit tombe lentement, on s’équipe pour une nuit blanche, les deux équipes progressent comme prévu.
Voilà douze heures que l’on a pris le départ, tout se passe bien pour l’équipe une, qui roule, malgré les orages, sous les faisceaux des lampes embarquées, même si la fiabilité de celles-ci est mise à l’épreuve ! Pour l’autre équipe, première grosse déception : notre grimpeur est affaibli par son estomac qui l’obligera à rendre les armes après de longues heures de résistance. Amputés avant le départ puis encore une fois pendant la nuit, nous ne sommes plus que trois à rouler et pour moi la pression est au plus fort, plus droit à l’erreur, à l’abandon, la défaillance est exclue : il faut aller jusqu’au bout. Les coups de barre pendant la nuit s’enchaînent, tous de plus en plus durs, de plus en plus longs. Il fait froid et le dénivelé du parcours s’élève. La nuit est longue, la nuit est dure…
Le jour se lève, le petit déjeuner remonte le moral mais pour combien de temps ?... Il faut continuer à pédaler encore et encore… Devant, l’équipe une toujours au complet trace la route. Leurs arrêts sont de plus en plus longs, mais ils ont toujours de l’énergie pour repartir de l’avant, au tempo de Daniel, acteur principal depuis le départ. La ligne d’arrivée se dessine, les heures sont de plus en plus longues, les jambes tournent encore et les derniers kilomètres s’allongent, mais il faut se rendre à l’évidence : l’objectif ambitieux ne pourra pas être tenu. C’est à MEYSSE(Ardèche) !!! que tout est dit, notre périple s’achève après quatre cent quatre vingt huit kilomètres (488 Km) à près de 25 Km/heure dans le bonheur et la fatigue accumulés. Les deux équipes ont parcouru la même distance pendant ces 24 heures. Tous réunis, les gueules fatiguées, on refait le match et à l’unanimité le rendez-vous est pris pour l’année prochaine…
Après une bonne pizza mangée en prenant le temps et une douche chaude, on a pu s’endormir pour une douce nuit de récupération. Pendant le trajet du retour, tout le monde s’accorde à dire que l’épreuve de la VELOCIO, qui n’a de limites que celles de sa propre équipe, est une joie de faire du vélo. La fierté de s’être dépassé avec l’esprit d’équipe qui nous a habités tout au long de l’épreuve, font que nous donnons tous rendez-vous l’année prochaine aux cyclistes prêts au dépassement d’eux-mêmes.
Olivier CROS
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